Construit il y a plus de deux siècles, ce vieux pont situé route d’Hamanxard à 200 m de l’école communale, a rendu de grand service à toute la vallée.
Chaque jour, je le franchissais 4 fois, à pied, pour me rendre à l’école et je ne manquais jamais de regarder les truites en position de chasse qui se sauvaient rapidement en me voyant. Une petite rigole en bois, accolée contre le parapet du côté extérieur, était utilisée pour transférer de l’eau dans le pré en aval (on peut la voir sur la carte postale). A cette époque, il fallait constamment arroser les prés pour avoir beaucoup d’herbe.
Sur ma route, je croisais parfois une voiture. Pour toute la vallée, il n’y en avait que deux : celle du directeur de l’usine des Mousses et celle du M. Guldemann, dont le fils était artiste peintre.
Les temps ont peu à peu changé et beaucoup de gens ont pu avoir accès à ce moyen de locomotion qui remplaçait alors le transport en chariots.
Mais ce vieux pont avait l’audace de commettre un crime de lèse-majesté : il obligeait cette nouvelle reine à ralentir son moteur pétaradant, une offense inacceptable !! Il fallut donc le détruire pour le remplacer par un plus moderne, construit dans les années 60. Un pont qui permit de rouler à plus de 80 km heure, un atout absolument indispensable dans notre vie moderne.
La même histoire marque le pont des Chênes.
Peut-être faudra-t’il construire cette aberration que l’on voit fleurir sur les routes : un gendarme couché !! pour de nouveau devoir ralentir.
Heureusement, un vieux pont subsiste sur la route menant à l’ancien cinéma. Ce n’est pas une route « passante », une chance donc qu’il ne subisse pas le même sort.
Texte transmit à l’Écho des Feuillées par « Jean-Marie des Carrières »