Cette colonie s’installe en 1950 dans une vaste maison appelée les « 36 fenêtres ». Elle avait appartenu à la cultivatrice Bernardin Marie Amélie femme séparée de biens de Fleurot Alphonse. Puis elle reviendra à son fils Léon Fleurot dit Tabouk en 1936. L’endroit est parfois dénommé « chez Cherrières » rapport à la famille Claude originaire des Charrières, un hameau proche de la Feuillée Dorothée dont fut originaire l’abbé Claude des Charrières qui fut professeur à Strasbourg après avoir vécu en Suisse comme prêtre réfractaire. D’autres appellations figurent dans les actes notariés telle la « Fourrière Géhant ».
Le dénommé Tabouk né en 1879 était une figure légendaire du Bas d’Hérival. À la tête d’une petite culture, il aurait aussi travaillé à la scierie Lecuve à Faymont et peut-être à la mine située sur l’autre versant de la vallée. Il meurt à 77 ans en 1956.
D’où vient le sobriquet Tabouk ? Mystère ! Une campagne militaire au Moyen Orient pouvait apporter une réponse. Mais son livret militaire n’a rien de glorieux. Il est réformé à deux reprises pour des motifs de santé (faiblesse et pleurésie). L’armée l’utilisera à diverses reprises comme ouvrier militaire dans les scieries Lecuve, dans un premier temps à Neuvillers les Raon, puis à Faymont. Enfin après avoir été amputé d’une phalange du pouce, il sera affecté à une section d’infirmiers.
Cadastre : En 1950 l’acquéreur est la fédération des œuvres laïques post scolaires et préscolaires d’éducation de solidarité sociale du département de Seine……. Adresse 4 rue de Seine Paris 6e.
Un agrandissement a été effectué en 1960.(?)
Ludivine Claude décédée le 30/1/1871 avait demandé dans ses dernières volontés qu’un majestueux monument soit érigé en face de sa ferme pour faire honneur à son père Jean Joseph Claude qui mourut à l’âge de 87 ans. Il fut le dernier des 111 volontaires qui répondirent à l’appel du 10/8/1792. En fait les derniers des 111 n’avait que le prénom Joseph et non pas Jean Joseph. Voir son baptême. En 1792, Joseph Claude n’avait que 16 ans. Question : faisait-il partir de la première fournée ou des suivantes ? Car il y eut plusieurs départs.
Hélas, cet imposant monument qui se trouve peu accessible dans une propriété privée est actuellement caché par la végétation. Il avait pourtant fait l’objet d’un grand lifting il y a plus de 25 ans grâce à des bénévoles issus des associations patriotiques de la commune.
Ces anciennes fermes se trouvant dans la section du Bas d’Hérival furent fort animées durant les étés 50/60 avec la colonie UFOVAL. L’endroit est réputé pour avoir aussi été, peut-être, un ancien relais de poste. Joseph Claude en a sans doute eu l’idée mais il faut avoir à l’esprit que la route de Remiremont passait autrefois par la Banvoie et les Aubeux. Ce n’est qu’à partir de 1825 qu’un projet de déviation depuis Fougerolles (RN57 ???) par le Bas d’Hérival fut mis à l’étude. Ce qui va mettre en rage les cafetiers et aubergistes de Beaumont, de la Croisette et surtout de Plombières. Discutions souvent très animées durant 15 ans au cours desquelles un autre ancien des 111 volontaires devenu officier, puis maire du Val-d’Ajol, fut forcé de démissionner. L’actuelle départementale ne sera accessible qu’à partir de 1840 environ. Et c’est sans doute la raison pour laquelle Joseph Claude rajoute à son fief une maison en 1846. Mais les « relais de postes » comme le seront plus tard les octrois seront déjà supprimés.
Ce que l’on sait moins du dernier des 111 volontaires c’est qu’il fut aussi, dès 1830 environ, le meunier de chez L’Alouette. Son moulin se trouvait en contre bas de la ferme sur la Combeauté.
Note du 5 mai 2021
Nous venons d’apprendre que la tombe à perpétuité de Jean Joseph Claude signalée comme abandonnée a fait l’objet d’une reprise par la commune. C’est l’entreprise Henry qui dispose du marché pour la reprise d’une centaine de ces tombes en mauvais état, sauf que celle-ci était encore en bon état.
L’employé chargé de cette mission a dénombré 11 corps. Le dernier personnage inhumé à cet endroit avait été placé dans un cercueil en plomb dont l’ouverture fut particulièrement difficile. Le squelette se trouvant à l’intérieur était étrangement bien conservé malgré une forte odeur de putréfaction insoutenable.
Vaubourg dans son livre sur l’histoire du Val en 1997 consacre 4 pages à démystifier l’histoire de ces 111 volontaires.
Le récit de l’exaltation régnant lors de ce recrutement est de Émile Thiaucourt dans son livre d’honneur militaire de l’arrondissement de Remiremont 1789-1895.
Voici ce qu’il dit :
– le 10 août 1792, par une belle matinée de dimanche, un sergent recruteur se présenta sur la grande place du Val-d’Ajol et fit un appel à tous les jeunes hommes du lieu, disant « l’Europe entière est contre nous, nos frontières sont menacées, courons les défendre ».
– 111 jeunes gens de la commune (alors peu importante) répondirent à cet appel séance tenante, et partir le jour même pleins d’enthousiasme. A Épinal, ils rejoignirent le 8e bataillon des Vosges, et gagnèrent de suite les frontières où ils firent bravement leur devoir, particulièrement à la prise du siège de Mayence.










