Le premier adjoint Thomas Vincent et cinq élus sur six de la minorité, en désaccord profond avec la maire et l’ambiance du conseil municipal, ont démissionné de leur poste cette semaine. La déclaration controversée de la première édile il y a trois semaines est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Román Barthe – Aujourd’hui à 07:00 | mis à jour aujourd’hui à 09:29 – Temps de lecture : 3 min
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L’ex-premier adjoint, Thomas Vincent, a démissionné du conseil municipal du Val-d’Ajol en début de semaine. Photo d’archives Jerome HUMBRECHT
Comment pouvait-il en être autrement ? La tension était montée d’un cran ces dernières semaines au conseil municipal du Val-d’Ajol, surtout après les propos de la maire Anne Girardin début juin dans la gazette de la Ville qui avait évoqué une réunion au sujet de la fermeture du collège qui n’a jamais eu lieu. Sa sortie, jugée diffamatoire par la minorité mise en cause et désapprouvée par son premier adjoint Thomas Vincent , a donc entraîné leur démission en ce début de semaine.
Entre la maire Anne Girardin et Thomas Vincent, les désaccords étaient devenus trop profonds. Photo d’archives Jerome Humbrecht
« Je quitte le conseil municipal en raison d’un désaccord majeur avec la maire. Le dernier épisode (nldr : cité plus haut) est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », reconnaît Thomas Vincent, qui avait fait campagne sur sa liste en 2020. Mais la situation, devenue inéluctable, a fini par lasser l’ex-premier adjoint. « Il faut passer plus de temps à travailler ensemble plutôt que d’être au milieu de règlements de compte. J’ai ressenti un manque d’écoute et de considération envers l’ensemble du conseil municipal de la part de la maire. Il y a un climat malsain et des valeurs dans lesquelles je ne me retrouve pas. »
Du côté de la minorité, la coupe est pleine également. « À la suite des mensonges avérés de Madame le maire, […], Julie Durupt, Alain Lamboley, Frédéric Mathiot, Roseline Pagny-Leclerc et Aurélie Scharff ont décidé de démissionner de leur poste de conseiller municipal. Ludovic Daval, seul élu communautaire de l’équipe, reste en poste en raison des nombreux dossiers dont il a la responsabilité à la communauté de communes et à l’Office de tourisme » fait savoir le groupe minoritaire sur sa page Facebook.
Une nouvelle élection à venir ?
Ces démissions succèdent à d’autres départs survenus au sein du conseil municipal depuis le début du mandat. Contactée, la maire Anne Girardin n’a pas répondu à nos sollicitations mais avait, semble-t-il, pris acte du départ de son premier adjoint retirant déjà sa fonction sur le trombinoscope du site internet de la municipalité.
Quant à la suite, tout va dépendre si les élus démissionnaires sont remplacés ou non par les membres présents dans l’ordre sur les deux listes déposées en préfecture. Ainsi, si le conseil municipal perd le tiers ou plus de ses membres, il sera procédé au renouvellement complet de son assemblée dans les trois mois de la dernière vacance. Il y aurait donc, l’organisation d’une nouvelle élection.
Une hypothèse prise au sérieux mais avec précaution par les démissionnaires. Envisagent-ils déjà de monter une liste ? « Si les gens sont prêts à se rassembler derrière un projet pour Le Val-d’Ajol, il y a des choses à faire. On verra », temporise Thomas Vincent. Du côté de la minorité, « c’est encore un peu tôt pour le dire. Mais au moment venu, nous ferons part de nos intentions », affirme Ludovic Daval.
Ludovic Daval, seul membre de la minorité à ne pas démissionner, est toutefois solidaire de ses colistiers. Photo d’archives Eric Thiébaut
Enfin, le collectif « Tous unis pour un collège du Val-d’Ajol », très impliqué dans la vie locale et municipale depuis la fermeture de l’établissement il y a bientôt un an , n’a pas tardé non plus à réagir.
« Nous soutiendrons les élus, les élues et toutes les personnes qui […] défendent nos propositions de solutions pour un retour des collégiens dans notre ville, le bien-être de nos enfants, leur éducation, leur avenir, le dynamisme économique local et territorial qui en découle » tout en rappelant qu’il n’avait « pas d’ambition politique ».