La municipalité précédente avait engagé en 2015 une opération de reprise de tombes devant le nombre important de sépultures fortement détériorées. La première étape s’est déroulée en fin d’année 2015 : toutes les tombes concernées ont été recensées et une signalétique a été apposée informant de l’opération en cours et invitant les familles concernées à contacter la Mairie. Puis un second état des lieux a été effectué en début d’année 2019 (délai légal) afin d’entériner la reprise définitive des emplacements de chacune des tombes identifiées et pour lesquelles aucune famille ne s’était manifestée.
Après la procédure officielle appliquée, 130 tombes seront relevées. La tâche va s’étaler sur plusieurs années : les ossements seront placés dans des caisses dans l’ossuaire communal, après avoir été répertoriés.
La première tranche réalisée, 39 places sont maintenant disponibles. Quelques personnes se sont portées acquéreuses d’une concession.
Avant l’enlèvement des stèles, celles-ci ont été photographiées pour constituer un album photos, papier et numérique, accessible aux personnes qui souhaiteraient revoir l’emplacement du défunt, ou pour d’autres recherches.
La société « Gescime » a été retenue en 2019 pour fournir l’application spécifique au recensement. Une application qui permettra sur internet de répondre à une recherche de défunt ou de tombe dans ce cimetière.
Madame Rokhaya Lakh, étudiante en géographie à l’université de Metz, a été mandatée par la nouvelle municipalité pour effectuer le recensement des 1 700 sépultures. Équipée d’une tablette numérique, elle photographie et enregistre les patronymes des personnes inscrites sur les stèles, sur le logiciel de « Gescime, commune du Val-d’Ajol « .
Les plans seront installés aux entrées du cimetière pour faciliter la recherche. Une borne interactive pourrait être installée à terme, qui permettrait à tout un chacun de retrouver la tombe d’un proche sans avoir à parcourir le cimetière de long en large.
Un brin d’histoire
D’autres cimetières ont existé dans la commune. Le premier d’entre eux fut établi au hameau de la croix près de la Chapelle, en témoignent quelques tombes encore présentes au début du 18ème siècle.
La construction d’une nouvelle église à la fin du 15ème siècle, dans la section de Laître, fut l’occasion d’établir une seconde nécropole autour de l’église suivant une tradition séculaire.
Lorsqu’une épidémie de choléra fit ravage dans le centre du village, on pensa à une possible pollution de l’eau des fontaines dont le cimetière en serait la cause. Le 22 vendiémaire de l’an III (1805), on envisagea d’établir un nouveau cimetière en bas de la route de St Bresson mais situé au nord, le sol aurait pu rester gelé en hiver durant des semaines entières.
Un nouveau cimetière ne sera finalement établi que vers 1845. La municipalité optera finalement pour un terrain exposé plein sud. Plusieurs parcelles furent acquises au lieu-dit « sous la côte ».
La première appartenait au richissime percepteur, François Fleurot, de la famille des rebouteux. En 1848, le cimetière déjà trop petit, il fallut acquérir un second terrain appartenant à Grossetête, alors propriétaire du tissage qui précéda l’usine Bezançon.
On dit que Claude-Joseph Fleurot, l’entrepreneur du Haut du Seux chargé de réaliser le nouveau cimetière, fut le premier défunt à y être enterré en juin 1842. Suivant la légende, il serait décédé subitement alors qu’il faisait la sieste à l’heure de midi sur le chantier même. Il n’avait que 55 ans.
Cependant l’acte d’achat du terrain ne fut officialisé que le 25 juin 1843.
La tombe de Claude-Joseph Fleurot fut pieusement conservée par un descendant du Haut du Seux, Jean CLAUDE (dit Frenot), qui l’a entièrement rénovée. On dit aussi que le malheureux entrepreneur fut enterré au milieu du cimetière dont il construisait le mur d’enceinte. C’est pratiquement le cas aujourd’hui du fait des agrandissements successifs. Mais en 1842, sa tombe se trouvait à l’extrémité nord, c’est-à-dire dans la partie la mieux exposée, et non pas au centre. Il est probable qu’il fut enterré à l’endroit où il mourut. Par contre, il fut bien le premier défunt enterré sur ce lieu étant donné que le nouveau cimetière n’avait pas encore d’existence officielle à cette date.
D’autres agrandissement suivront. Un carré militaire sera installé par l’entreprise d’Henri Vaubourg vers 1922, lorsque l’état français aidera les familles à ramener au pays leurs chers disparus.
La dernière extension date d’une vingtaine environ.