La Résidence : de sa construction à nos jours.

L’ensemble de ladite propriété appartenait à la société commerciale en nom collectif et en commandite existant aux Mousses sous la raison sociale « veuve Charles Husson et Cie ».

C’est l’entreprise Vaubourg, le père de celui qui construira la mairie en 1911, qui sera chargé de la construction d’un hôtel devant recevoir les voyageurs de commerce ayant à traiter des affaires avec la filature des Mousses.

En effet, C’est le 8/6/1881 que se tient au Val-d’Ajol un immense banquet pour fêter l’arrivée du train dans la vallée. Les élus du Val-d’Ajol avaient reçu leurs homologues de Fougerolles que le train avait pris au passage dans la matinée. Si des feux d’artifice avaient été tirés la veille à la Feuillée, ce n’était pas pour autant la joie au village car un terrifiant orage venait tout juste de dévaster 4 maisons mettant à la rue 7 ménages. Enfin les gens d’Hamanxard, et plus encore les patrons de la filature ne cachaient pas leur amertume car le train aurait dû remonter leur vallée. Mais à l’heure des études il fallut faire un choix pour des questions budgétaires : les Mousses ou Faymont.

Les patrons de l’usine des Mousses avaient un sens de l’hospitalité très développé.  Ils avaient pour principe de chouchouter leurs visiteurs, qu’ils soient fournisseurs ou clients. A Hamanxard, ils avaient déjà acheté puis aménagé une ancienne ferme pour leur offrir l’hospitalité. Mais jugeant qu’elle se trouvait trop éloignée du village, ils jugèrent opportun de construire un véritable hôtel aux abords de la gare du Val-d’Ajol toute récente.

Un marché fut passé vers 1884 avec l’entreprise Vaubourg avec laquelle ils avaient pour habitude de travailler. Mais le chantier capota. L’hôtel ne fut jamais terminé pour une raison qui reste à éclaircir. Probablement pour une histoire de succession. Du moins il avait changé de main lorsqu’en 1894, c’est-à- dire 10 ans plus tard il sera vendu par la veuve Hérisé de Plombières à Amé Fleurot qui était alors gérant de la brasserie et qui s’apprêtait à prendre sa retraite.

Mais Amé Fleurot était resté célibataire, ce qui ne veux pas dire qu’il n’avait pas fait de conquêtes féminine, il décédera subitement en 1901, juste un an après son frère qui habitait la Broche, lui aussi célibataire.

Ses héritiers vendront son hôtel particulier à Gustave Flühr, le patron de la brasserie la Gerbe d’Or. Flühr qui venait tout juste de perdre son épouse n’était pas très fortuné car restait à régler la succession.

Enfin Flühr ne profitera guère de cette confortable propriété qu’il agrandira en faisant l’acquisition de plusieurs terrains limitrophes. Il meurt en effet en 1912 à Paris alors qu’il s’était remarié en 1904 avec une Ajolaise fortunée installée à Paris, quartier de l’Opéra. Celle-ci vivra tantôt à Paris, tantôt au Val-d’Ajol jusqu’en 1922 environ.

C’est ensuite les parents de Juliette Fleurot, donc la famille Hertoz, qui en feront l’acquisition. Juliette Fleurot, l’ancienne industrielle passera là une grande partie de sa jeunesse. Elle aura pour copain de jeux le jeune Beck dont le père était devenu le patron de la brasserie. Il n’avait qu’à suivre les rails comme il aimait raconter.

Enfin, Marcel Daval en fera l’acquisition à la fin des années 50 environ et engagera quelques années plus tard d’importants travaux pour en faire le réputé » Hôtel restaurant La Résidence » que tous les Ajolais connaissent.